Vice-versa 2

Attention, film pour adultes.

On connaissait Vice-versa 1, le principe acquis des personnages qui représentent des émotions dans le cerveau et la tête de Riley. Histoire touchante. Voici le second volet, vertigineux de complexité, les scénaristes se sont faits plaisir et nous avec.

Riley part en stage de hockey sur glace avec deux amies. Sur la route elle apprend qu'elle ne sera pas dans la même école qu'elles l'année prochaine, sensation de trahison, de tristesse à surmonter, une autorisation aussi à glisser dans l'autre camp, celui du "chacun pour soi". La veille du départ, le tremblement a lieu, la puberté arrive! Les commandes de son cerveau disjonctent, les nouveaux personnages se présentent : Anxiété, Ennui, Embarras et Envie. 

Pour Riley, ce stage est une mise à l'épreuve, elle veut intégrer une équipe prestigieuse, a envie de faire copine avec ses membres et, avec du mal, de mettre ses copines d'enfance à l'écart.

Ce qui se passe dans la vie de Riley est secondaire en terme de temps, le film est consacré essentiellement à ce qui se passe dans son cerveau : la prise de pouvoir de l'anxiété. 

A ce moment, le film bascule, devient pour adulte. 

Quelle prise de recul savoureuse! 

Parents d'adolescent(s), installez-vous, vous allez en prendre pour votre grade, mesurer aussi le trajet parcouru depuis la vôtre. Le scénario sonne très juste, on aurait presque l'impression que les scénariste se sont appuyés sur une documentation assez érudite autour des mécanismes du cerveau pour vivre, survivre au passage du monde de l'enfance à celui d'adulte.

Qui a pris le pas dans votre monde d'adulte? L'Envie, l'Embarras, l'Anxiété ou l'Ennui? Qu'avez-vous fait de votre Joie? Le film a ses hypothèses, on suit ou on ne suit pas, mais tout ce temps passé à comprendre ce qui se trame dans notre cerveau est presque jouissif.

Prouesse graphique aussi, faire dialoguer trois univers, celui de Riley, de son cerveau, et des univers graphiques moins léchés de nos dessins animés préférés : efficacité poétique immédiate, et tout remonte, ressurgit, on est dans notre siège comme dans un grand huit de flash-back.

Le vertige vient du fait de ne pas saisir toute la complexité du propos tellement le film va vite, les mises en relation des émotions s'enchaînent, leurs actions/réactions aussi. La richesse et la profondeur du film échappent, mais le tourbillon narratif est là, les personnages nous régalent de leur justesse.

Jubilatoire.



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