Rien n'est sacré dans la
vie, sauf peut-être la poésie : croiser Dieu, vaguement
alcoolique, un gorille dans le lit de Catherine Deneuve et un poisson
hologramme qui vous chante « La mer...qu'on voit
danser...le long...des golfes clairs ».
N'avoir peur d'aucun
sujet et faire du Cinéma : bienvenue dans le film de Jaco Van
Dormael.
L'histoire est claire, cohérente et pourtant délirante : Dieu passe son temps
sur son ordinateur à provoquer nos malheurs quotidiens, Jésus Christ
est son fils raté, et sa fille (future prophète?) fugue de l'appartement pour écrire le tout nouveau testament. Avant de partir, pour embêter son père, elle envoie aux humains la date de leur mort. Elle descend ensuite sur terre en quête de six apôtres, pour qu'ils soient dix huit en tout, parce que sa mère (Déesse) est fan de base
ball (dont les équipes sont composées de dix huit joueurs). S'écrivent alors six nouveaux évangiles : les parcours des six apôtres.
D'où peut venir une telle histoire? On a envie de suggérer...des soirées arrosées des scénaristes(!)...mais pas
seulement...le film est d'une grande poésie, d'une érudition certaine : Léonard de Vinci côtoie Schubert et la sœur de Jésus récolte les larmes des apôtres dans de petites éprouvettes...parce qu'elle ne sait pas pleurer.
Mille et une idées poétiques, et comme colonne vertébrale, la question centrale du film : « Que ferions-nous si nous connaissions la date de notre mort? ». Les six apôtres répondent en développant chacun une aventure poétique. Faut-il alors comprendre que pour savourer pleinement le temps qui lui reste l'Homme s'autorise à devenir poète?
Mille et une idées poétiques, et comme colonne vertébrale, la question centrale du film : « Que ferions-nous si nous connaissions la date de notre mort? ». Les six apôtres répondent en développant chacun une aventure poétique. Faut-il alors comprendre que pour savourer pleinement le temps qui lui reste l'Homme s'autorise à devenir poète?
La "réalité" aussi ne nous est pas épargnée : les réseaux sociaux, la solitude et le vomi (dispensable), mais le regard du réalisateur est profondément bienveillant. Pendant une heure quarante on regarde avec jubilation les pouvoirs magiques du cinéma, et l'on repère, comme des pépites, les références cinématographiques : les trucages du cinéma de Méliès, les oiseaux d'Hitchcock, une relecture de King Kong...et le film a la tonalité d'un « Fabuleux destin d'Amélie Poulain » trash et spirituel.
Surtout, on savoure le travail d'un réalisateur qui n'hésite pas à aller là où ça fait du bien, où les films improbables de nos enfances sont enfouis.
Surtout, on savoure le travail d'un réalisateur qui n'hésite pas à aller là où ça fait du bien, où les films improbables de nos enfances sont enfouis.
Et si quelqu'un vient poser son oreille tout contre vous, ne vous inquiétez pas, dans une heure quarante, vous saurez pourquoi.
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