La promesse de l'aube

Charlotte Gainsbourg e(s)t la Lumière,

deux raisons de regarder ce film.

Romain Gary, fatigué, malade, vient d'écrire un roman autobiographique "La promesse de l'aube", le récit de sa vie d'écrivain aventurier. Un livre d'amour à (et sur) sa mère aussi. Amour exceptionnel, unique...pas si sûr, mais il en a fait un roman, la force de son écriture l'a rendu "remarquable".

Le roman est dense, riche, difficile pour un film de nous mener si loin. Il faudrait déterminer un point de vue particulier, épuiser le texte pour en extraire les essences, oser un peu de cinéma expérimental pour donner aux images et aux sons un pouvoir autre que narratif. Le film ne fait pas ces choix.

Pourtant, Charlotte Gainsbourg (la mère de Romain Gary) a la juste intuition de ce qui est au cœur du roman, une force incommensurable de vie. Tout y est : gestes, attitudes, tics, accessoires, une manière singulière de se déplacer et un accent, mais surtout un oubli de soi. Elle donne au spectateur ce dont il a besoin, le sentiment d'une époque, le poids des épreuves, l'envie d'avancer et d'aimer, presque malgré soi mais toujours. 

L'amour d'une mère est-il lumineux? Certainement. Ici, jusqu'à la surexposition.

La lumière du chef opérateur est métaphore de cet amour, de sa réciprocité. On traverse des paysages polonais, africain, parisien, méditerranéen, mais la lumière nous emporte ailleurs, vers ce lien que l'on sait impalpable. Tellement impalpable que trois ans après la mort de sa mère, Romain Gary reçoit encore des lettres d'elle.

Tous les films ne font pas le pari du Cinéma, Eric Barbier réussit le portrait d'une mère.














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