Sage femme

Un film de Martin Provost, à la croisée du cinéma de Ken Loach, Robert Guédiguian et des frères Dardenne...étrange hybride dont l'histoire est celle d'une belle-mère qui vient renouer des liens avec sa belle-fille, vingt ans après avoir quitté son père, celui-ci s'étant suicidé après son départ. Aucune tristesse, aucune lourdeur pourtant, chacun a continué de vivre.

Il n'y a pas forcément beaucoup de Cinéma dans ce film, mais une énergie solaire, un jeu d'actrice qui fait qu'au-delà de l'histoire, ce sont leurs jeux qui nous saisissent, presque une danse où chacune joue sa partition, seule et avec l'autre.

Catherine Frot est une sage femme qui ne porte pas son passé, elle n'est pas la plus heureuse mais porte sa vie (la vie aussi), élève son fils unique qui fait médecine et ressemble fortement à ce grand-père décédé prématurément. Catherine Deneuve est telle qu'on l'attend, "Catherine Deneuve" joue son personnage, mais comme celui-ci s'invente aussi sa vie, on y croit. 

Le film est l'aventure assez douce et tendre de deux femmes qui se consolent. L'une apprend à l'autre l'amour pour soi, l'amour pour l'autre, la porte que l'on ouvre pour rencontrer quelqu'un...un amour charnel dans un coin de jardin. Olivier Gourmet est ce prince charmant, jardinier à ses heures, une présence masculine doucement séduisante.

Catherine Deneuve va continuer d'être un papillon malade, insaisissable. Elle est comme un personnage sorti du Cinéma et venant visiter ce film.

Séquences d'accouchement, tranches de vie des deux femmes, interaction et parenthèses dans un jardin...pas de liens cinématographiques entre tout cela mais une énergie qui suffit pour s'y poser, un peu moins de deux heures, à la recherche d'une rencontre de comédiennes, de fragments de vie émouvants, d'un sentiment juste.

Un rayon de soleil qui perce les nuages.


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