La naissance des pieuvres

Un film d'atmosphère. Une boule à facettes scrutée au microscope.

C'est l'été à la piscine municipale : danse aquatique synchronisée, ballets de corps et de peaux, d'envies et de sensualité.

Pas la moindre trace d'adultes ou de parents, le film est une immersion en territoire de jeunes filles : Adèle Haenel a le goût de la tentation, Marie la désire et la sublime, Anne ne sait plus quoi faire pour séduire un garçon. Pourtant, rien n'est superficiel dans tout cela, les personnages sont décidés et réfléchis, reste qu'ils sont prisonniers de leurs images respectives :  la séductrice,  l'androgyne et l'amoureuse.

La bande son est envoûtante, le film est presque un long clip sensuel et sentimental, une musique qui susurrerait : "Comment aime-t-on quand on a à peine quinze ans? ". 

Céline Sciamma est aussi la réalisatrice de "Tomboy", elle a écrit le scénario de "Ma vie de courgette" et "La naissance des pieuvres" est son premier film, déjà riche, fort et exigeant, parfois cru.

Difficile de ne pas se chercher dans ces adolescentes-femmes émergentes : quand le maillot de bain dépersonnalise les corps il annule les différences et fait plus facilement écho au nôtre. Ajoutez un zeste de rose, de bleu et de violet, faites démarrer la musique et les paillettes, on y est...plongée des corps dans la piscine, gestes précis, envies latentes...

...Il ne vous manque plus qu'une pomme...