Un homme et une femme

Un film de Claude Lelouch, un kaléïdoscope de Cinéma.

1h40 de culot.

C'est indéniable, "Un homme et une femme" est un "chabadabada deauvillesque", une passion pour les courses automobiles et le visage d'Anouk Aimée.

Comment un jeune cinéaste peut-il avoir fait un film si populaire en s'affranchissant autant des codes du Cinéma?

Le film est à la fois un clip musical, une symphonie de plans noir et blanc, sépia et couleurs sans que jamais l'on ne se perde dans le temps, un hymne au pouvoir de la couleur,  à la réflexion qui précède la séduction.

Jean-Louis a perdu sa femme, Anne son mari, tous deux se retrouvent le dimanche à Deauville pour voir leur enfant en pension.

Elle est scripte au cinéma, lui, conducteur automobile, deux manières de prendre la vie, à toute vitesse ou dans le cinéma, bref, un autoportrait de Claude Lelouch, supplément de sentiments en plus.

Vincent Delerm a écrit une chanson sur Deauville et c'est exactement le film : un moment suspendu entre doute et mélancolie, à la recherche de l'amour, en attente de l'amour perdu.

Il pleut autant qu'ils pleurent, ils courent autant qu'ils se perdent.

Claude Lelouch fait d'une histoire d'amour son Cinéma, des plans ses artifices. Tout est bon pour convaincre, toucher, on n'est finalement pas très loin d'un Eisenstein sentimental. Un voyage que l'on sent à la fois intime et profondément universel. Le même sentiment que l'on a lorsqu'on est seul face à la mer, fort et minuscule, inscrit dans le présent mais déjà effacé.

Anouk, Deauville, la pluie et Jean-Louis, des enfants aimants, pas de place pour la demi mesure, mais en même temps une grande pudeur des sentiments, une douceur des peaux, des hésitations.

Une bande son enivrante, quelques fois soûlante mais pourtant juste, on est sans doute fragile et ridicule quand on s'imagine une histoire d'amour.

Les chabadabada sont rarement sur des plages, mais même pluvieux, ils sont heureux.

Des enfants joyeux, des parents aimants...une rare image d'amour parental, brève mais intense. Papa, maman, une pension à Deauville....c'est peut-être là le plus beau "Chabadabada".

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