La villa

Le dernier film de Robert Guédiguian.

Ou, quand Guédiguian rencontre Bergman.

A regarder plutôt avec le moral, et parce qu'on retrouve la famille d'acteurs que l'on aime.

Dans une ville du sud, pas très loin de Marseille, trois adultes se retrouvent autour de leur père, devenu très dépendant, à peine conscient suite à un accident cardiaque. Les trois enfants ont vécu leur vie, elle, Ariane Ascaride est actrice, Jean-Pierre Darroussin, ouvrier-professeur amer et perdu, et Gérard Meylan, le seul à être resté près de son père.

Chacun a ses raisons d'être attaché à l'autre et d'en vouloir aussi à la vie, à ses hasards, ses accidents et rendez vous manqués.

Quand on aime Guédiguian, on regarde ses films avec respect, le même que celui qu'il a pour ses acteurs, personnages, leurs idéaux sociaux et politiques. Ici pourtant, même les paysages ont du mal à rattraper la mélancolie, les doutes et désillusions du réalisateur.

Que faire si même Robert Guédiguian n'a plus la foi en l'Autre, le collectif, la société?

On prend le film comme un constat, d'autant plus dur qu'il vient de quelqu'un dont on ne l'attend pas.

Le scénario est quelques fois redondant, un peu appuyé, mais l'on reste pour les personnages, ceux qu'on aime et qui, eux, s'accrochent à la vie. Le film est très émouvant quand surgit, au détour d'une séquence, le plan d'un ancien film avec les trois acteurs fétiches du réalisateur, jeunes, vraiment jeunes. Comme si on ouvrait l'album de famille du cinéma de Guédiguian et qu'il prouvait au spectateur qu'il y a cru, à la confiance, à l'engagement, à la fidélité.

Le film porte toutes les questions d'actualité, de la fin de vie aux Réfugiés, de la famille au travail, du métier d'artiste à la place de la culture, de l'âge et de l'amour...comme un condensé, une urgence. 

Des pépites d'humanité dans le scénario, des acteurs justes, et une envie de crier sous les ponts pour croire que l'écho, la voix, est ce qui sera peut-être notre salut (ceci est un spoil).

Un film qui contamine, rend vigilant. Fallait-il qu'il soit si triste pour le comprendre...

Allez Robert! Maintenant, on veut du soleil!








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