Lourdes

Un film documentaire.

Le mot réapparaît à la fin du générique et on a l'impression qu'il s'adresse à nos vies, nous en fait peser le poids.

Les deux réalisateurs Thierry Demaizière et Alban Theurlai ne sont pas croyants ou s'ils croient, c'est juste en l'homme.

Alors ils n'ont pas peur d'être voyeurs, intrusifs, de montrer le corps et les visages comme une série de "Freaks", avec la même empathie que celle du film. 

La lumière s'éteint, le grand écran s'éclaire et le voyage à Lourdes commence. Le film n'est regardable que dans ces conditions cinématographiques qui imposent le silence, l'attention dans la durée, celle qui fait qu'on ne pourra pas partir, zapper, et que l'on attend des pistes de réponses à nos interrogations les plus intimes. C'est là son plus bel hommage au cinéma.

La beauté des plans compense la plongée dans des souffrances profondes, intimes. On prend en plein visage ces facettes multiples de la maladie, de l'accident, des corps abîmés qui deviennent personnages puis histoires.

Lourdes est le lieu du soin, de la foi et du "Ensemble". La demande de miracle est finalement peu présente dans le film, le lieu faisant davantage appel à la plus infime partie de l'Homme, celle d'être douée d'un regard et d'un cœur qui bat dans un corps impossible, inimaginable mais vivant.

Que vient-on chercher à Lourdes? Quelque chose que l'on ne comprend pas et qui submerge. 

Le film rend la démesure religieuse humble, met l'homme au cœur de ses préoccupations.

Reste aussi la réflexion de ce papa qui accompagne sa fille malade en lui expliquant que c'est grâce aux ASSEDIC qu'il peut aller à Lourdes, une destination surprenante des impôts, une piqûre de rappel de notre société solidaire qui fait du bien.

Un film qui a besoin du Cinéma pour révéler sa substance mais un lieu qui se passe de Cinéma pour exister tant il est fort.

Un film sur les mille possibilités de ne pas comprendre sa vie et la volonté, malgré tout, d'essayer de vivre avec.





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