Amanda

Avec tout ce qu'il faut assumer de subjectif et d'injustifiable : un beau film!

Rares sont les personnages filmés avec autant de douceur, rares sont les personnages aussi simples et savoureux.

Mickhaël Hers filme Paris en 2018 et s'ancre dans son histoire, dans l'oubli des attentats. Le film réveille nos souvenirs mais n'est ni dramatisant ou spectaculaire, la vie continue, ouatée et suspendue mais vivante.

David, 24 ans, est très proche de sa sœur, et sa nièce Amanda se retrouve orpheline. Sa vie est organisée entre différents jobs, sans véritables soucis ni enthousiasme et il va devoir prendre en compte sa nièce, gérer un double deuil, le sien et celui de l'enfant. Il y a aussi Léna, une jeune amoureuse abîmée, fragilisée par le drame. Comme une fleur qui pousse sur le bitume, la vie reprend, dans un regard qui aime profondément la ville, Paris et ses parcs, ses monuments et ses rues.

Le film a un goût de vintage, des valeurs discrètes et attentionnées très film des années 70-80. Les caractères traversent une histoire contemporaine tout en faisant surgir ce qu'il y a de profondément humain, d'intemporel : continuer à vivre et à aimer en n'étant plus tout à fait le même mais encore debout.

Il y a du Cinéma dans ce film, dans les plans de ville qui parlent autant que les personnages, dans leurs trajets aussi dynamiques que leurs sentiments et leur envie de continuer à savourer la vie. Mickhaël Hers saisit dans le silence les paroles des corps, et les histoires d'amour en 2018 ont encore un parfum de fleur bleue.

Il y a de l'irracontable dans une partie de tennis, il y a des mots d'amour qui se disent simplement, et Vincent Lacoste brillant de normalité.

Un film précieux.


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