Un film interdit au moins de 16 ans (naturisme oblige).
Une perle de cinéma : un lieu ensoleillé au bord d'un lac en plein été et des homosexuels qui se draguent d'un regard pour conclure dans les bosquets de l'arrière plan.
Une façade douce, anodine, joliment sexuelle.
Franck, jeune trentenaire lisse, plutôt beau, tombe amoureux de Michel, sosie en plus maigre de Tom Selleck (de Magnum), il sympathise aussi avec Henri, figure de nounours abandonné.
Michel veut juste du désir et du sexe avec Franck. Franck veut de l'amour avec Michel et de l'amitié avec Henri. Henri préférerait l'amour de Franck, mais pas forcément du sexe. Le ton de cette chronique, très "Martine à la plage naturiste" est imposé par le premier abord du film (scène de sexe en plus). Fort de cette simplicité apparente, le film est profondément cohérent, philosophique et humain. La mise en scène est fluide, les constructions de séquences proposent un rythme rassurant, on se laisse bercer...un conte pour adulte.
La chef opératrice Claire Mathon travaille la lumière comme un argument plein du film, il fait beau, juste ce qu'il faut pour reconnaître la journée de l'été qui n'attend rien que de vivre, l'insouciance et l'écoute de ses désirs. Le soir venu, le conte de fées nocturne apparaît, le loup guette, et le chaperon rouge demande au loup de bien vouloir le manger. La surface du lac est lisse, sa profondeur le soir venu est sombre, la peur du silure plane, mais le danger est ailleurs, dans la peur de l'engagement, l'amour incontrôlable.
Un film libérateur pour la nudité masculine, une collection de sexes présentés avec des corps pour écrin. Le cinéma d'Alain Guiraudie respire la tendresse, la séduction, et pose des questions de choix de vie, d'amour, d'attachement à l'autre.
Le clin d’œil au film "Jeux interdits" clôt le film dans une troublante douceur.
Du Cinéma, du soleil et des hommes, ou, quand la mise en scène rejoint le propos, le décor incarne la pensée, et le sexe, le sexe.
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