Mademoiselle Chambon

Un film de Stéphane Brizé, et c'est un réalisateur difficile à chroniquer.

Où est son cinéma...les actions sont longues, les plans n'inventent rien, et pourtant, une magie opère, probablement parce que le regard est doux.

L'histoire de Mademoiselle Chambon, institutrice qui tombe amoureuse d'un parent d'élève, maçon, mais surtout l'histoire d'un coup de foudre sans emportement, dans la finesse de la musique classique, du violon.

Toutes les scènes sont dans un ultra quotidien mais avec une lumière douce, chaleureuse, et le trouble des acteurs amoureux, anciens amants dans la vie réelle, met dans le film un "impalpable" touchant.

Une histoire d'amour intemporelle, une fragilité double, un train qui part. 

Un film qui touche à ces instants où le trouble amoureux est plus fort que la raison, sans être fautif mais incontrôlable et pourtant raisonné.

Mais avec quel outil de cinéma peut-on être aussi juste dans le sentiment amoureux? 

Peut-être une question de distance, de respect du trouble des acteurs et le mystère d'un violon qui fascine.

Le film n'est pas dans une lutte des classes, populaires contre cultivées, pourtant, les premières séquences le laissent penser, mais très vite, l'impression que le réalisateur baisse les armes devant une force des acteurs, une simplicité du sentiment.

Un film pour se laisser perdre.


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