L'école buissonnière

Film réalisé par Nicolas Vanier (aventurier du Grand Nord) avec pour co scénariste Jérôme Tonnerre dont l'accompagnement cinématographique va des "Filles du 6ème étage" à "La gloire de mon père", d'"Un coeur en hiver" à "Je fais le mort" et que l'on retrouve aux côtés de Mariana Otero pour son dernier film documentaire "Histoire d'un regard". Une plume bienveillante pour une cinéphilie hétéroclite.

Il fallait bien une histoire et des personnages pour filmer autour de la nature solognote...alors oui, les acteurs ont la peau un peu trop propre pour être burinée par le temps ou une époque...l'histoire, censée se dérouler au sortir de la première guerre mondiale, renvoie à des paysages tellement immuables pour qui les connaît qu'on en oublie de la dater. C'est donc à peine l'histoire d'un garçonnet hébergé dans une famille d'accueil et qui va découvrir que ses origines ne sont pas celles qu'il croit. Le film se passe ailleurs.

Godard disait "Il y a le visible et l'invisible. Si vous ne filmez que le visible, c'est un téléfilm que vous faites". Or, in fine, au-delà des images et des sons, c'est un invisible qui captive : l'amour d'un réalisateur pour un territoire. On y sent la couleur de l'herbe et l'espace entre les arbres, les reflets de l'eau et la brique rouge, le garde manger à aller conquérir : gibier, champignons, poissons...Le tour de force étant d'avoir évité le "C'était mieux avant", ou le "Ha...la nature, il n'y a que cela de vrai...". 

On n'y oppose pas non plus la nature bienveillante à la ville malfaisante...s'il y a des méchants ils le sont juste assez pour faire avancer l'intrigue et jouer à nous faire peur, à peine...le film aime bien ses personnages. Ils nouent des intrigues assez artificielles pour essayer de nous faire croire aux mystères et à l'amour, à l'infidélité et à la filiation...mais pas d'intrigues palpitantes, juste un fantasme collectif peut-être, un animal magique : un cerf à 18 cors, exceptionnel de longévité et aux bois impressionnants. 

C'est peut-être d'ailleurs là le héros du film : un être auquel on tient sans parfois l'avoir jamais vu.

"L'école buissonnière" est un film à sensations. Il a les vertus des premiers rayons du soleil à la fin de l'hiver...on aime à s'y prélasser tel un animal.

 "Comme un lézard" : le dernier film de Nicolas Vanier réalisé en Sologne.





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